Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 18:14

Tu es là devant moi,
A la fois si présent et si loin parfois.

-Je te vois.

Je m'approche.

-Je m'accroche.

Ma main vient cueillir ton visage,
Visage rebelle d'autrefois

-Aujourd'hui, une gueule cassée dans un miroir de soie

Ta tête dodeline légèrement

-Contre ta peau, je ne sens plus les tremblements

Tu fermes les yeux, tu es ému, je le sens

-Je cherche dans mes souvenirs,
nos corps mis à nus, si évidents

J'embrasse ta barbe de trois jours

-Tu la laisses pousser mais je suis une loque dans un gant de velours

Je ne me résous pas à t'imaginer sans cette marque du passé

-Tu préfères ne pas raser ce qui me reste de virilité

Une larme vient humecter mes lèvres qui se sont approchées des tiennes

-Putain, je chiale comme une gonzesse, je voudrais te mordre pour cette faiblesse

J'embrasse fébrilement ta joue, tes cheveux, ton cou
De ton visage, je fais le tour.

-Détournes-toi de la bête, de ce corps flasque,
de ce qui me reste encore d'intact !

Je reste et tu sais pourquoi ?

-Vraiment ça, je ne sais pas.

Ton silence est léger et ton souffle subsiste

-Si je pouvais parler, je t'insulterais pour que tu me haïsses

Malgré cette souffrance que je devine

-Cette petite mort qui m'assassine

Je t'aime, n'en doute pas !

-Je sais, je ne doute que de moi.

J'espère, à chaque soubressaut,
à chaque tressaillement, je sursaute.

-Moi aussi, je guette, des pointes de vie.
Putain de coma dans un gant de soif.

Mon amour, je te laisse, je reviens demain

-Pars pas, prends moi la main !

Je t'apporterai ta musique et ton parfum préférés

-Pars pas, prends moi la main !

Les médecins disent que tu peux écouter

-Et je crève de devoir subir le son de ta voix

Bisous, j'entrouve la fenêtre pour que le jour passe

-Peu importe, tout est noir dans ma nuit, je trépasse

Je reviens vite, à demain

-Pars pas, prends moi la main,
je t'emmènerai faire un tour
dans mon monde souterrain
Pars pas, prends moi la main !

A demain !

-Pars pas, prends moi la main !
Pars pas, prends moi la main !
Pars pas, prends moi la main !

Partager cet article
Repost0
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 18:13

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme on a envie d'aimer
Une furieuse envie de déchirer le papier
De lacérer ta chemise bariolée

J'ai une furieuse envie d'écrire
Même que je pourrais en crever
Envie de décrire comme un sursis
des confettis de maux,
des copeaux de vie
un peu cabossés.

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme une envie de pleurer
Une furieuse envie de vider
mes larmes et de me moucher
dans un tissu un peu râpeux, un peu usé.

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme une envie de m'abandonner
envie d'oublier qu'il y a du monde,
qu'il y a du vide
juste me laisser aller.

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme une envie de femme enceinte
féconder un texte chétif
le protéger de remparts égoistes
dans une bulle qui m'appartient.

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme une envie de m'offrir une pinte
avec au fond du verre, des bulles qui frétillent
un peu de mousse sur ma bouche fragile
qui n'arrête pas de dire sans mettre de point.

J'ai une furieuse envie d'écrire
comme une envie de crier
des mots doux, des mots, litote
qui font écho
dans ma petite tête de linotte.

J'ai une furieuse envie d'écrire
de dire des choses
Tu peux même pas imaginer
envie de griffonner quelques rimes
à l'encre sympathique
et planter mes ongles dans ta peau tatouée.

J'ai une furieuse envie d'écrire
Ca me prend au détour d'un matin
Au regard d'une journée
Au volant de ma voiture
Ou dans mon lit, sous ma couverture
Et rien
pour noter
Pas un crayon, pas une feuille
Que des phrases que j'apprends par cœur
Pour être sûre de pas oublier
Une envie de te gribouiller
Comme une furieuse envie de t'aimer.

Partager cet article
Repost0
17 mars 2018 6 17 /03 /mars /2018 18:11

Père Noël
Ou comment t'appeler ?
Peut-être Gérard, Lucien ou bien Joël ?
J'ai découvert avec horreur
Que tu n'existais pas
Que tu n'étais qu'un leurre
Une arnaque de pacotille
Qui habille Aladin
Pour déshabiller Jasmine
Génie menteur dans sa lampe ajourée
Toi, Père Noël
que j'ai tant fantasmé

Oui, Père Noël
Bien souvent avant minuit
Et parfois même avant neuf heures
Je me servais de ton visage
Pour m'endormir
Une image subliminale
Pour me laisser happer par la nuit
D'abord je tirais sur ta barbe en toc
Au passage je dois dire
Qu'elle ne rivalisait pas avec
ZZ.... ZIZ... ZZ TOP
Ensuite j'arrachais un à un
Tes boutons noirs
qui ne servaient à rien

Ah Père Noël
A ce stade de mon rêve
J'avais les crocs, j'avais les dents
Alors je défaisais impatiemment
De ta ceinture, tous les crans
Et sur tes chevilles
Ton pantalon tombait comme une guenille.
Moi, au paroxysme de mon fantasme
Je te matais dans ce corps
Elégant ? Non
Sculpté ? Non
Peu importe, j'aimais ton corps flasque
Ta bonhomie joviale
Et c'est toujours à ce moment crucial
Que je finissais par m'endormir

J'ai confié à mon psy
Mon désarroi,
Mon désir inexpliqué de toi
Il m'a répondu : « Ce n'est pas courant
Pour une femme de quarante ans
D'avoir un calendrier de Pères Noël à poil
Plutôt que des rugbymen.»

Il a parlé du syndrome de PèreNophilie
Du coup j'ai flippé,
Je me suis imaginée fan de vin cuit
ou de Jean-Pierre Pernault
Etre une grande détraquée du cerveau
J'avais l'impression soudain
de ne pas être normale
Faut dire que fantasmer sur toi
C'est pas banal
Tu sais ce que m'a dit mon psy ?
Ca remonte à l'enfance,
Un traumatisme de l'avent
Probablement un désir refoulé
Une envie enfouie depuis longtemps
de sauter sur tes genoux
Et posséder ton costume rouge

Alors qui que tu sois Père Noël
Gérard, Lucien ou bien Joël
Pour te faire pardonner
D'avoir hanté mon enfance
Et ces 40 années
Je te demanderais de déposer
Au pied du sapin :
Un chippendale et ses copains
une boîte de chocolats amincissants
Une bouteille de vin millésimé
Sans gueule de bois
Un petit chien qui n'aboie pas
Une semaine dans un chalet à Megève
Une tenue de soirée
Pour danser au bal des pompiers
Et des kleenex pour pleurer
Et essuyer mes yeux bien fatigués
D'avoir trop rêvé

Dis aussi à tes lutins
de se dépêcher de tout fabriquer
Et à tes rennes d'accélérer
Car je n'ai plus de temps à perdre
Puisqu'à 40 ans
Il n'est plus permis de faire
des rêves absurdes et allumés

D'avoir cru en toi pendant si longtemps
Et découvrir que tu n'es pas un être exceptionnel
Juste un vieux célibataire
Qui vit même pas au pôle Nord ou en Laponie
Mais dans un deux pièces à côté du périph'
Tu parles d'un cadeau

Allez sans rancune
A l'année prochaine
Père Noël
Ou qui que tu sois
Gérard, Lucien ou bien Joël

La voisine du dessous

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:37

Dans mon monde à moi

Il n'y a pas que des licornes

Y'a aussi des créatures bizarres

où le bonheur n'a pas sa place.
C'est comme ça :

Je suis de ceux qui ne sont pas aptes

au bonheur.

J'ai des parcelles de bien-être par ci par là

Et caetera...

 

En fait,

J'ai le bonheur ikea

un bonheur bon marché

avec des meubles standards et chics à fabriquer

pour enjoliver mon chez moi,

mais sans mode d'emploi

impossible d'assembler les bouts de bonheur

pour en faire un meuble

qui ne s'écroulera pas.

 

J'ai le bonheur lessive

j'ai beau frotter mes haillons

faire en sorte d'enlever les taches

et que le linge sente bon

Y'a toujours une marque de cambouis

une trace indélébile.

 

J'ai le bonheur grincheux

Un peu réac, un peu hargneux

Même quand je le sens venir

Il fait deux pas en avant

Et quatre en arrière, rapide

C'est qu'il n'aime pas le rentre-dedans

Ni les changements, ni l'avenir

Evidemment.

 

J'ai le bonheur malabar

Au goût, un parfum de bubble gum

Un retour à l'enfance inévitable

Une bulle qui se forme

Pour montrer à la face du monde

La force du mal.

 

J'ai le bonheur piedestal

Je le sublime, je l'imagine

Comme un trophée inatteignable

Un bonheur si haut

Pour ma si petite taille

Pour mon équilibre bancal

 

Alors bien sûr

Tu peux me chanter :

Il où le bonheur il où ?

Il en faut peu pour être heureux

Mon bonheur à moi, c'est toi

Tu auras beau me chanter

Tous ces mots d'amour

Que mon bonheur ne retient pas

J'ai l'impression qu'à mon âge

Il est déjà trop tard

Pour espérer un vrai bonheur

Un sur lequel on peut compter,

Un petit bonheur au goût sucré

Un de ceux qui ne font pas peur

Et qui ne s'usent jamais tout à fait

 

Je ne suis pas apte au bonheur

Celui qui jamais ne meurt

Je n'ai dans mes veines et dans ma peine

que l'éphémère

celui qui dure une journée à peine

Alors ne rien dire

Juste se taire

Attendre que la peur du bonheur se disperse

Que l'abscès perce

Et que le pus sorte.

Et qu'un jour enfin,

Je l'accepte.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:36

J'écris j'écris j'écris

Pour pas mourir mourir mourir

Je gratte je gratte je gratte

Sur mon papier égratigné

Des phrases des phrases des phrases

Et des maux alambiqués.


J'écris j'écris j'écris

Pour délier mes soucis, soucis, soucis

Je copie je copie je copie

Les cauchemars de mes jours

Et les démons de mes nuits


J'écris j'écris j'écris

Pour oublier oublier oublier

Et plus j'écris plus j'écris plus j'écris

Plus l'encre se vide

Et noircit l'immaculé.


J'écris j'écris j'écris

Des mots jetés en sursis

Qui ne veulent rien dire.

J'écris j'écris j'écris

Et souvent je jette je jette je jette

La feuille à peine séchée

Sous ma plume improvisée.


J'écris j'écris j'écris

Quand je pleure je pleure je pleure

J' efface peu à peu mon reflet

Sur mon miroir embué

Mes pages essuient mes larmes

Et je peux refermer enfin mon cahier.


Quand je suis mieux, suis mieux, suis mieux

J'essuie mes yeux, mes yeux, mes yeux

Je souris, un peu, un peu, un peu

Je lève alors la tête,

Regarde par la fenêtre

Et je me dis :

Merde, il pleut.

Alors j'écris, j'écris, j'écris

Pour pas mourir, mourir, mourir

D'ennui...

 

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:35

Retourner dans le ventre de sa mère

Se refugier, redevenir poussière

Baigner dans le liquide amniotique

et noyer en stock, tous ses tics

Boire le placenta

S'enivrer jusqu'à plus soif

Oublier qu'à l'extérieur

c'est moins confortable

dormir en position foetale

et un instant, ne plus penser

Ni appuyer où ça fait mal

 

Etre pris soudain de secousses

Non ! pas pousser Maman !

Pas maintenant

Trop bien dedans !

 

Retourner dans le ventre de sa mère

Dans ses entrailles et dans sa chair

Oublier que le prix à payer pour sortir est cher

Tirer sur le cordon ombilical

Pour signifier qu'on existe, qu'on est pas si bancal.

Prendre ses clics et ses claques

Tous les revers et les angoisses

Qu'on voudrait juste ignorer, étouffer

Sans rien pouvoir faire

que se plier et se taire.

 

Etre pris soudain de secousses

Non ! pas pousser Maman !

Pas maintenant

Trop bien dedans !

 

Retourner dans le ventre de sa mère

Etre désiré, petit être éphémère

Etre sans avoir jamais été

Passer ses étés à sourire

Et ses hivers à pleurer

Se douter que la grossesse est difficile

Souffrir sans cesse

Demander la péridurale

pour masquer un peu le mal

Juste le temps des spasmes

Donner des coups manifestes

Provoquer des nausées qu'on déteste

 

Etre pris soudain de secousses

Non ! pas pousser Maman !

Pas maintenant

Trop bien dedans !

 

Retourner dans le ventre de sa mère

Prendre la forme de l'utérus

Se rendre compte que l'on est intrus

Neuf mois d'appesanteur

Goûter à la douceur

Ecouter les battements de son cœur

Et devoir subitement quitter la matrice

glisser tristement vers l'abysse

Survivre si nécessaire

Sourire, être sincère

 

Putain, si c'est çà

Etre dehors

Se retrouver dans un corps

tourné vers demain

et l'esprit figé sur hier

Alors préférer retourner dans le ventre de sa mère.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:35

Au clair de la lune,

mon ami Renaud

Prête- moi ta plume

pour t'écrire un mot

T'as l'eau à la bouche

et le verre à demain

Dites bien à ses fans que Renaud va bien.

Au clair de la lune

Renaud t' es en vie

Tu trinques pas une bulle

T'as plus la pépie

Ta foi est sauvée

Ton cœur est reboosté

dites bien à ses fans qu'Renaud est relancé.

Au claire de la lune

Renaud t'as de l'appétit

Tu envoies des prunes

A tous les abrutis :

la connerie, le faste

les Bourges et l'injustice

Dites bien à ses fans qu'Renaud est pas repenti.

Au clair de la lune

Renaud, tu t'es reconstruit

prêt'moi une enclume et un bistouri

pour graver ta chair

pour tatouer ton esprit

dites bien à ses fans qu'Renaud s'est endurci.

Au clair de la lune

Renaud est de retour

Il est pour la paix

il sourit même aux vautours :

ceux qui l'assassinent

ceux qui le jalousent

dites bien à ses fansqu'Renaud passe le bonjour.

Au clair de la lune

Mon ami Renaud

j'ai emprunté ta plume

pour guérir mes maux

j'ai pas ton talent

mais je rime assez souvent

je dirai à tes fans que Renaud est le plus grand.

Au clair de la lune

A toi un grand merci

pour ton verbe sûr

et ton style argotique

Brassens, Brel, Lapointe

n'ont qu'à bien se tenir

Qu'ils disent à tes fans qu't'es le poète du moi.

Au clair de la lune

Renaud est un corsaire

Il était borgne hier

Aujourd'hui il voit plus clair

La clope à la bouche

la banderole en porte voix

dites bien à ses fans qu'il a plus sa jambe de bois

Au clair de la lune

Renaud continue de voguer

Il sifflote un truc qui fait :

« Tin tin tin

C'est pas l'rhum qui prend l'amer

c'est l'amer qui prend l'rhum »

dites bien à ses fans qu'Renaud n'est plus Renard.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:34

Au revoir maman

au revoir papa

au revoir mes soeurs

au revoir mon village

ce soir, la lune est basse

elle éclaire la mer

elle la rassure, elle l'embrasse

et guide l'embarcation tel un phare

j'ai peur, j'ai froid

et ce noir qui me contraint

A baisser la tête et filer droit

j'ai peur, j'ai froid

et tout ce monde qui fait corps autour de moi

je plie, je ploie

sous le poids incommensurable

de l'attente, l'espoir

Enfin, après le brouhaha et les larmes

un silence morbide s'installe

un pied sur le radeau

et l'autre encore sur la plage

Est- ce qu'on me sauve ?

Est- ce qu'on m'enterre ?

Un seul capitaine à bord

et des passagers comme moi

entre la vie et les remords.

Au revoir maman

au revoir papa

au revoir mes soeurs

au revoir mon village

le bateau part

l'horizon est aveugle

La terre est ronde

et l'océan est vaste

je pleure, j'ai froid

j'occulte le reste

il n'existe plus que moi

un sac à dos léger

sur mes frêles épaules

un livre, un cahier

une bouteille d'eau

des photos souvenirs

voilà ce qui résume mes dix huit ans et demi

Sur les flots, le radeau tangue

ma tête lasse dodeline et mon coeur flanche

je vomis mes boyaux

je vomis ma souffrance

quitter sa famille

quitter son pays en ruine

ça me crève le coeur

Suis- je un mauvais soldat

Un déserteur qu'on montrera du doigt

Aurais- je dû résister

contre ma famille

qui m'a poussé, malgré moi

vers un avenir

au revoir maman

au revoir papa

au revoir mes soeurs

au revoir mon village

j'arrive bientôt sur une terre de jouvence

avec l'espoir et l'ignorance

l'eldorado se dessine dans mon dos

je me retourne, ce nouveau paysage

m'ouvre les bras

j'ai peur, j'ai froid

serais- je puni d'être parti

est- ce un crime de vouloir survivre

à tout prix ?

le regard des autres,

les bidonvilles improvisés, la gadoue, la faim

et mes larmes asséchées

ne pas me retourner

Est- ce le prix à payer pour gagner la liberté ?

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:34

C'est le festival des galoches

Dans la cour de récré

Des graules en tout sens

Des semelles à tout pied

Des pieds qui font la farandole

Des guiboles frivoles

La valse des petits pas

Au milieu d'une piste,

Un semblant de bal improvisé

Qui dessine la courbure du temps :

Des bottes pour l'hiver

Des sandales pour l'été

Des baskets pour être à l'aise

Et des talons plus distingués

Des shoes derniers cris

Pour faire taire les envieux

Et des chaussures usées

Incognito dans la mêlée.

 

C'est le festival des galoches

Dans la cour de récré

Des graules en tout sens

Des semelles à tout pied

Des pieds qui font la farandole

Des guiboles frivoles

Pour être dans l'air du temps

Ce qui compte, finalement,

C'est de trouver chaussure à son pied

Et de choisir un bon cordonnier

Pour éviter ampoule, cal et ongle incarné

C'est le festival des galoches

Dans la cour de récré

Des graules en tout sens

Des semelles à tout pied

Des pieds qui font la farandole

Des guiboles frivoles

Les pieds valsent maladroitement

Se marchent dessus, se piétinent

et s'excusent poliment

Certains ont peur, ils avancent au pas

D'autres trépignent d'impatience

Ou sont en retard et s'emballent

Et puis, parfois, des ballerines viennent se coller

Contre des chaussures montantes

Et sur la pointe des pieds...

Un échange de doux baisers

Entre deux qui font la paire.

 

C'est le festival des galoches

Dans la cour de récré

Des graules en tout sens

Des semelles à tout pied

Des pieds qui font la farandole

Des guiboles frivoles

Les pas continuent de remuer la poussière

De s'éclabousser, s'écrabouiller

De se caresser les orteils

 

Soudain, à la place de la cacophonie habituelle

On entend au loin comme un carillon

Un gling-gling qui claque sur le sol

Les élèves aperçoivent d'abord

Des santiags usées

Le nouveau prof roule les mécaniques

Avec un air un peu bling-bling

Qui lui donne un côté kitch

On se croirait dans un modern western

Has been...

Les élèves sont éblouis

Et leurs pieds recroquevillés

Ils stagnent entre admiration

Et envie de se gondoler

Le cowboy passe dans un silence désertique

Seuls, ses talons font résonnance

Le festival des galoches reste en suspens

Le temps de se remettre de cet anachronisme

Puis la sonnerie retentit

Les pieds se dispersent

Et reprennent leur rythme.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:33

« Oh nage, oh réservoir

Oh sécheresse ennemie... »

C'est ce que clamait tous les soirs

La cigale pour implorer la pluie

 

Mais quand l'averse fut venue

La coquette fut fort dépourvue

Elle n'avait ni imper ni parapluie

Ni même un toit solide en guise d'abri.

 

Alors elle se jeta à l'eau

Et se rendit chez sa vieille amie,

La fourmi

Elles s'étaient jadis fâchées

Pour une divergence de goûts :

Un roman à l'eau de rose

Qui faisait débat entre les deux insectes

Et qui n'en valait pas le coup.

Depuis, entre les deux alcooliques,

Il y avait de l'eau dans le gaz

Et beaucoup moins dans leur Ricard

La cigale s'était alors jurée

Que jamais elle n'y retournerait

Leur amitié était tombée à l'eau

 

Elle se décida pourtant

Et frappa deux fois chez la fourmi

Celle-ci ouvrit sans se méfier

Et fut bousculée par l'intruse inondée

A l'intérieur, une odeur de cuisine

Remuait les phéromones de la cantatrice.

La cigale en avait l'eau à la bouche.

La fourmi devina qu'elle avait faim

Ca coulait de source.

On savait la cigale peu prévoyante et penaude

Devant son assiette vide,

Elle était souvent au pain sec et à l'eau.

Faut dire que la diva

N'avait pas inventé l'eau chaude

La fourmi, elle, toujours travailleuse

Semblait comme un poisson dans l'eau

Et vivait d'amour et d'eau fraîche.

 

Heureusement, la bestiole

N'était pas rancunière

Et pour mettre fin à leur vieille querelle

Offrit l'hospitalité à la cigale affamée.

De l'eau avait coulé sous les ponts.

La fourmi avait passé l'éponge

Ce soir là, elles partagèrent

Quelques gouttes et liqueurs

Et chantèrent « A la claire fontaine »

En choeur.

 

Mais il faut toujours se méfier de l'eau

Qui, dehors, continue de couler

Comme un coup d'épée dans l'eau

La cigale enivrée, remit sur le tapis

L'ancienne dispurte et provoqua l'ire de la fourmi.

 

C'en était trop

C'était la goutte d'eau

Qui faisait déborder la vase

D'un coup d'antenne,

Elle renvoya la cigale

Qui criait au scandale

Un refrain qu'on lui connaissait déjà :

« Oh nage, oh réservoir

Oh tempête ennemie,

N'ai-je donc tant vécu

Que pour finir à l'eau de vie ? »

 

Encore une fable qui finit

En eau de boudin.

« Allô quoi ! »

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:33

Tu vis dans un monde

de faits divers

d'effets diffus

Pas vraiment des contes de fées

Dans ce monde pas fée- érique

Des fées qui font des clins d'oeil

au destin

et la part belle au quotidien

T'as pas envie de te lever

l'esprit pas dégivré

tu resterais bien au lit

autour de toi, c'est le vide

Fée néant !

T'as dansé toute la nuit

sur le dance floor

jusqu'à pas d'heure

Jusqu'à ce que le petit matin te révèle :

faut rentrer, il se fée tard !

Tu racontes souvent des blagues

sans queue ni tête

juste pour faire rire, qu'on te remarque

on dit de toi que tu es fée lé

Tu te pâmes

dans un tailleur sur mesure

en hochant la tête :

« Oui, oui c'est fée mains »

Souvent tes amis te lancent :

arrête tes démonstrations

et ton humour stérile

Ca fée cond !

Sous les draps,

dans le cou d'une nana

que t'a ramenée hier soir

tu fée minin

tu ronronnes des miaou

et fée minet, minou

parfois tu rugis

Fée lin

Tu peux être doux

comme un pyjama en pilou

et rosse comme une brosse à chiottes

fée roce !

T'allumes alors la télé

et devant le journal de Claire Chazal

Celui d'avant son renvoi

Tu te surprends à chanter :

je suis vraiment féé noménal !

Au mois de janvier

pour la nouvelle année

t'es le roi de la galette

t'avales la fée vœu

du coup, pour qu'elle passe mieux

tu bois de l'eau

Fée rugineuse

Jour de mariage,

Alliance, alliage

partage autour d'un repas de noce

et des hip hip hip hourra

fée stin

1er mai chômé

repos, RTT

Fée rien

Fée rié

Derrière une voiture qui cale

Klaxons des citadins aux abois

embouteillage,

chauffeur au pas

fée culent

En fin de journée

tu supportes rien

plus le bruit, plus les gens

plus le cheveux sur ta langue

Ca te fée ssée

Ta vie en résumé :

Petit, tu apprends à marcher

tu titubes, tu trébuches
tu fée bleu
Puis tu vieillis
tu tombes sur un os
Fée mur
Fée mal
Alors tu vois,
autour de toi
y 'a plein de fées
qui se moquent de toi,
de tes rimes et de ta vie
qui riment à rien
bravo, fée licitation !
Allez, il fait nuit
la dernière fée
a jeté la poudre de perlimpimpim
Fée dodo !
Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:32

Elle est en train de crever

de l'intérieur

et personne pour remarquer la vermine

personne pour sentir les relents

les vers qui crient famine

les hauts- le- cœur partout,

tout le temps.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

et elle ne sait pas comment sortir

son âme de ses boyaux fétides,

ne sait pas comment se laver

de cette bile indélébile,

de ce corps, qui de jour en jour

pourrit,

de ce cœur, qui de jour en jour,

se flétrit.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

parce qu'elle n'arrive plus

à panser ses plaies,

parce qu'elle n'est pas apte au bonheur

refoulée des jours heureux

recalée à l'épreuve du bien être

amnésique : plus de plaisir

que de la peine.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

comme une grande

sans l'aide de personne

elle y arrive si bien

toute seule :

cogiter, ressasser

« cogito ergo sum »

je pense donc je suis

elle pense donc elle essuie

les larmes, la souffrance

un petit caillou en errance.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

et elle n'a plus de voix

pour crier « au secours »

peur de blesser ceux qu'elle aime

et qui l'aiment en retour

peur de prendre à pleine main

ce bonheur à pépins

peur de prendre en pleine face

ce boomerang qui sonne le glas.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

A l'extérieur, rien n'y paraît

juste des ridules et quelques cernes

et puis un vers ou deux

qui sortent des yeux

comme la poésie sort de l'encrier

sans crier, juste pleurer.

Elle est en train de crever

de l'intérieur

mais elle ne veut surtout pas

crever sur place

elle veut avoir le temps

de recoudre les trous béants

à la place des boyaux, de la vermine et de la bile

placer des serpentins, des paillettes, des confettis

soudain se relever

de ce chant de mime

et repartir comme avant

tête baissée et « rentre- dedans »

Elle est con, la pomme

elle croit qu'elle est à croquer

alors qu'elle crève de l'intérieur

et qu'elle finira en marmelade

au pied de l'arbre.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:32

Parle pas toute seule

dans ton coin

sors de ta cage

donne moi la main

on traversera la rue ensemble

de l'autre côté, confiance

efface tes larmes, demain

si tu veux bien...

 

te perds pas toute seule

dans ton coin

sors de ta peine

donne moi la main

on traversera la rue ensemble

de l'autre côté, l'errance

enfonce le clou, demain

si tu veux bien...

 

pleure pas toute seule

dans ton coin

sors ton mouchoir

donne moi la main

on traversera la rue ensemble

on ira de l'autre côté, l'enfance

en face, demain

si tu veux bien...

 

dors pas toute seule

dans ton coin

sors de tes rêves

donne moi la main

on traversera la rue ensemble

de l'autre côté, enfin

enfreindre le noir silence, demain

si tu veux bien...

 

tombe pas toute seule

dans ton coin

sors ta canne

donne moi la main

on traversera la rue ensemble

de l'autre côté, ambulance

avance tout droit, demain

si tu veux bien...

 

meurs pas toute seule

dans ton coin

sors une dernière fois

les pieds en avant

les regrets à deux mains

je te prends dans les bras

on traversera la rue ensemble

une dernière fois

de l'autre côté, l'enfance

c'était hier, ce sera demain

si tu veux bien...

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:31

Petit bourgeon a un souci

Il se pose millepertuis questions

Alors, il s'adresse à son glaïeul :

« Coucou, je suis genêt

Depuis hier, je n'arrête pas de pensée

Dis, comment as-tu rencontré ma-mimosa ? »

-Houx là là !

Eh bien, mon p'tit bouton d'or,

J'étais dans un champ de pâquerettes,

Je rentrais d'un voyage Arum

J'avais les tiges en vrac.
Bref, j'étais fâné.

Au milieu des pivoines,

Elle est apparue, tout éclose devant moi.

J'avais les pistils en émoi

Et l'étamine rouge de honte.

Jasmin, je n'avais vu fleur pareille.

A faire mieller les abeilles.
Avant de la cueillir,

Je pris une pastille

A la menthe

Pour avoir le pollen frais.
Je comptais bien lui conter fleurette.

Moi, je renoncule jamais

Mais impossible de bouger :

Je réséda, planté.
Elle déploya ses pétales

Et se présentat : Rose

Je n'en croyais pas mes oeillets.

Je la pris entre mes lierres.
Elle me cria : Serre passiflore !

Du coup, je piquai un nénuphare.
Elle était si jonquille avec moi.

J'atteignais le cosmos.

C'était le bouquet final.

On a fini par se greffer

J'ai semé la p'tite graine.
Depuis, nous vivons un amour

Sans épine

Et notre famille est le terreau

Dont tu fais partie,

Petit bourgeon, chéri.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:30

Je ne reconnais plus mon fils
parti à la guerre
parti à la guerre
la fleur au fusil
il est parti hier
il y a déjà 5 ans
parti comme un courant d'air
revenu comme un boomerang
un obus de sang en plein visage
qui m'a éclaboussée de larmes
Il est là, en face de moi
son derrière sur la chaise
et sa tête sur le champ de bataille
et je rêve de retrouver sa petite tête touffue
de petit garçon innocent
comme une chatte qui lape ses petits
pour les laver de leur plaie à vif
Je ne suis pas effondrée
je fais le deuil quand même
j'ai laissé filer un homme vaillant
on m'a rapatrié un enfant ivre et titubant
Ils se sont trompés sur le front
ce n'est pas le bon
celui- ci n''est pas le mien
sur son front y a trop de marques d'errance
et sa griffe de lion s'efface
face à mes rugissements inefficaces
mais le plus triste dans sa guerre à lui
c'est qu'il n y a plus ni arme ni adversaire
plus d'armée
juste mon fils, petit soldat
dévasté par des angoisses
seul,anéanti
sur ce champ de ruines
Au milieu des cadavres et des zombis

Je ne reconnais plus mon fils
Parti à la guerre
Parti à la guerre
La fleur au fusil
Il est parti il y a5 ans
C'était déjà hier
Parti comme un air connu
Et jamais revenu.
Dans les tranchées
Que des enfants,
Pas plus vieux que 18 ans
Des mômes à peine sortis des couches
Se tenant à peine debout,
Tétant la bibine
Pour se donner du courage
Lever la carabine
Et dégommer un autre enfant de leur âge
Alors c'est sur
Il pouvait pas revenir mon fils
Avec tous ses bleus érosifs
Et sa fleur au fusil toute fanée
Il l'a bien plantée
Dans un semblant de vieux fumier
Mais les épines, ça ne repousse pas
Et une fleur ça ne suffit pas
A redonner de l'éclat
A un humain qui n'a plus d'âme

Je ne reconnais plus mon fils
Parti à la guerre
Le menton imberbe, parti
Revenu poilu à vie
Je ne reconnaisplus mon fils
Parti à la guerre
Parti à la guerre
La fleur au fusil
Il est parti il y a 5 ans
C'était déjà hier
Et depuis je ne suis plus mère
Juste orpheline d'un enfant.
Parti à la guerre
C'était déjà hier
C'était il y a 5 ans.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:30

Jouer au tennis

C'est aborder un match

Comme une fille :

On LACOSTE

En lui chantant

« Je ne suis pas MAC ENROE,

Faut pas croire ce que disent les journaux »

En équipe, tu dois FEDERER les joueurs

Que ce soit avec une fille, MONTFILS

Ton cousin ou bien TSONGA.

Apprends à te FORGET un caractère

COURIER sur le terrain,

Parfois t'as faim

Alors tu casses NADAL

Tu croques un FERRERO,

Un DJOKO au chocolat

ou une poire WILLIAMS.

 

Fais toujours GRAFF

A l'adversaire AGASSI

Qui s'énerve pour un rien.
HEWITT les doubles fautes,

Reste CLEMENT

Et SAMPRASTIQUE

Sans conviction

SELES-ser l'autre gagner

C'est encore PIERCE

Qu'abandonner.

 

Parfois, tu sors un jeu de CONNORS

Tu râles et tu casses pas des NOAH

Parfois ta raquette et toi

Vous faites la PAIRE,

Petite FRIPOUILLE

Et tu remportes le tournoi.

 

Mais quand LECONTE est bon

Tu peux crier à la fin d'un match

Comme à la coupe du monde de foot :

HENIN et deux et trois zéro !

Après ça, t'es fatigué

Alors tu BARTOLI.

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:28

Dans la cour de récré,
J'ai joué à l'élastique
A la marelle A la sorcière électrique
A chat perché A cache- cache
Colin Maillard Saute- mouton
Lu ! Je joue plus
Ce matin, Le facteur n'est pas passé
Il ne passera pas demain
Ni à 10h ni même en train
Alors je joue avec mes billes
Agathe the blues I got the spleen
Coca cola Orangina
Un deux trois soleil Maya l'abeille
Roudoudou Petit beurre Et choco bn
Lu, je joue plus
Ce matin, Le facteur n'est pas passé
Il ne passera pas demain
Ni à 10hni même en train
Alors je joue avec mes billes
Agathe the blues I got the spleen
Le fermier dans son pré Ohé ohé ohé
Danse la capucine Y a plus de pain chez lui
Il court chez le meunier
Mais le moulin va trop vite
Alors d'Api d'api rouge Ainsi font font font
Les petites marionnettes
Un p'tit tour et puis s'en vont
Lu, je joue plus
Ce matin, Le facteur n'est pas passé
Il ne passera pas demain
Ni à 10hni même en train
Alors je joue avec mes billes
Agathe the blues I got the spleen
Flaque d'eau Les pieds trempés
Feuilles mortes Les semelles collées
Sol enneigé Mitaines gelées
Soleil cuisant De fin d'année
Fête d'école Fête d'été
Feuille, pierre, ciseaux
Lu, je joue plus
Le facteur ne passera plus
Il ne passera pas demain
pas après-demain Ni à 10h ni même en train
Le temps m'a rattrapée
Je suis dans la lune avec mes billes
Agathe the blues I got the spleen

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:28

C’est pas moi, tout ça
Non, c’est pas moi
Fini d’ouvrir ma gueule
De me faire mousser
En public, en soirée
De m’esclaffer comme une otarie
En pensant être plus aimée

C’est pas moi, tout ça
Non, c’est pas moi
Fini de parler de ma vie
Comme si j’étais une célébrité
De croire que ça intéresse autrui
De me livrer comme une condamnée
C’est plus fort que moi :
Je déballe mes frasques
Comme un riche
Déballe son fric.
Je vomis des idioties
Comme un alcoolique anonyme.
Je veux faire rire ;
Peu importe le prix
Même si dans ma poche
Je n’ai pas de quoi payer
Quelques sous 
Seulement
Un pour boire
Pour boire
Pour faire passer 
La nausée

C’est pas moi tout ça
Non, c’est pas moi
Je ne me reconnais pas
En société
Vous ne me reconnaitriez pas
Dans l’intimité
Ce besoin de reconnaissance
Me créer un personnage
A l’apparence clownesque
Enlever le maquillage
Sur un visage grotesque
C’est ridicule, c’est pathétique
C’est là que le "bah" blesse
Que l’aspic pique.

C’est pas moi, tout ça
Non, c’est pas moi
Alors j’enlève le masque
Du pantin hilare
Je laisse tomber la peau tatouée
Plus parler de moi
Plus m’faire remarquer
Marquer au fer rouge
Un « chut » pour l’éternité.

C’est pas moi tout ca
Non, c’est pas moi.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:27

Y'a des anniversaires
qu'on n'aimerait pas fêter
y'a des dates
qu'on aimerait effacer
aujourd'hui, c'est pas la guerre
Non, c'est pas la guerre
Alors bien sûr
y'a des commémorations plus dignes
y'a des hommages moins teignes
1 an qu'on m'a décelé
un nodule sans gêne
mais j'ai gardé tous mes organes vitaux
vis tôt nuitard !
mitard de la douleur, des pleurs.

Y'a des anniversaires
qu'on n'aimerait pas fêter
y'a des dates
qu'on aimerait effacer
aujourd'hui, c'est pas naguère
Non, c'est pas naguère
je suis regonflée à bloc
comme un spi en plein océan
inspire un psy
un Spinoza
Ma philosophie est dans le déni
est dans l'espoir
Ici c'est plus "marche ou crève"
j'ai fait mon choix
je vais de l'avant
fini de courir sans perdre haleine
devant des paysages qui défilent
devant des visages éphémères
je prends le temps
je m'arrête sur chaque instant
et j'attends
d'être émerveillée
au bon moment

Y'a des anniversaires
qu'on n'aimerait pas fêter
y'a des dates
qu'on aimerait effacer
aujourd'hui, je fais pas la gueule
Non, je fais pas la gueule
pas d'épitaphe sur un galet qui ricoche
je suis là bien vivante
avec des êtres autour de moi
mari, enfants, parents, potes,
mes proches
aujourd'hui j'ai un an
je revis
je vois défiler les pages de la souffrance
puis je referme le livre
pour écrire une autre histoire
pleine d'envies, pleine de combats
sans nostalgie, regret ou rancoeur
j'apprends à être heureuse
je récite mon texte par coeur

Y'a des anniversaires
qu'on n'aimerait pas fêter
y'a des dates
qu'on aimerait effacer
aujourd'hui, c'est pas grave
Non, c'est pas grave
et à tous ceux qui vivent le même cauchemar
je voudrais dire
qu'il y a toujours un gâteau
avec des bougies
qui vous attend
quelque part.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 10:27

Dans cette salle d'attente

Un peu de mauvaise T-humeur

Mais pas si mal lunée

Un peu d'humour

A chercher un rayon de soleil

Avec qui trinquer

« A votre santé ! »

Sans thé, la madeleine

N'a pas la même saveur

Heureusement, y'a le personnel

Toujours présent

Même en coup de vent,

Une parole ici et là

Suffit amplement,

A caresser nos petits tracas

Avec leur refrain

Comme un leitmotiv

Leur jargon comme une locomotive

A notre quotidien :

« J'ai, 95, dessus, fuite normale »

Cette musique de « bip tac, bip tac »

Rythme nos rayons sur un air

De Richard Cocciante, un peu désuet :

« J'ai attrapé un coup de soleil »

Certes, la ritournelle n'est pas pareille

« Tu n'es pas là

Tu es parti

Cancer là-bas

Sors de ma vie... »

Pendant 33 séances

J'ai joué le replay de 9 semaines ½

Kim Basinger n'a qu'à bien se tenir.

Moi aussi, j'ai dévoilé mon anatomie

« Cachez ce sein que je ne saurais voir »

Ce sein qui n'est plus tout à fait le mien

Manipulateurs, soignants, médecins

Plus de pudeur

Il est aussi le leur.

Mon cancer est grillé, carbonisé

Par les rayons de sommeil

Un aller simple, j'espère

Destination « plus jamais »

Endormi, piqué au rouet

Alors, je me fais la belle au bois dormant

Et je salue vivement

Ce personnel charmant

Venu réveiller bien souvent

Mes journées au moral parfois grisonnant.

 

Petites lucioles au milieu de ma nuit,

Au service de radiothérapie :

Merci !

 

Partager cet article
Repost0

Qui Suis- Je ?

  • : A SLAM'DI PROCHAIN/ ERICARTON
  • : meuble carton/ cartonnage/ slam/ dessin/ peinture
  • Contact

  • PasKline et EriCarton
  • PasKline : slams, nouvelles et quelques gribouillages
EriCarton : meubles et objets en carton
  • PasKline : slams, nouvelles et quelques gribouillages EriCarton : meubles et objets en carton

Recherche