Bouche d’égoût
Qui dégueule
Bouches dégoûtées
Qui dégoulinent sous nos yeux
Mais sous les journaux humides
L’encre défèque sur leur peau
Déjà tatouées, indélébiles
Des faits divers
Au froid d’hiver
Les uns trépassent
Les autres passent.
Mais l’homme sale,
Celui qui rebute
Dans l’alcôve d’une cave,
Une bouteille à la main :
« A votre santé sieurs, dames »
Pour lui, pas de chagrin
Une clope, du vin
Nourrissent son quotidien
Un sac poubelle, quelques cartons
Des buildings, des rêves
Pour seuls horizons.
L’espoir est vain,
Il s’est enfui
Par les chaussettes trouées
De cet être abandonné et démuni
Je peux toujours me dépouiller
D’un gros billet,
La conscience plus légère
Et laisser las
Le vieil homme hagard
25 ans et des rides déjà
Qui en disent long
Sur ce qu’il n’a pas
Et que j’ai tant
Par tous les temps
Parce qu’entre lui et moi
Il y a un TOIT.