Quand je me balade
Dans la verdure
De ma campagne
J'ai auprès de moi
Toujours
Une compagne
Un peu humide.
Pour l'occasion, j'ai sorti
Mon beau parapluie,
Mes bottes et mon imperméable
Accordé à l'ocre des feuillages.
Et comme tous les goûts
Sont dans la nature,
Sur la palette de mon palais,
S'est empalé un caramel
Au beurre salé.
Petit plaisir solitaire
Au milieu des fourrés.
Quand je me balade
Dans la verdure
De ma campagne
J'ai auprès de moi
Toujours
Une compagne
J'arpente son doux corsage
Aux sillons frigides et ombragés
Je croise des troncs
A la carrure statique
Les rencontres sont parfois hasardeuses
Dans la forêt éclectique
On reconnaît l'arbre à ses fruits
Gare à ne pas tomber sur un gland.
Les feuilles se ramassent à la pelle
Hêtre ou ne pas hêtre
Telle est la question
Moi j'expire
L'air de la raison
Les branches font leur révérence
Et sous les courbures
Des arbres références
Je peux plier l'échine.
Quand je me balade
Dans la verdure
De ma campagne
J'ai auprès de moi
Toujours
Une compagne
Parfois un compagnon
Selon mes fréquentations
Souvent, je me traîne comme un boulet
Mon ami Pierre
Il parle à demi-mot
A demi-soul
Après quelques mousses,
Il prose à demi-vers :
Bière qui roule n'amasse pas mousse
Et souvent Pierre rouille
Alors j'appelle un autre ami
Et je fais d'Eric hochet.
Quand je me balade
Dans la verdure
De ma campagne
J'ai auprès de moi
Toujours
Une compagne
L'eau se fait la belle
Et batifole dans son lit
C'est ainsi
Que les petits ruisseaux
Font les grandes rivières
Le soleil est inhibé
Ma gorge crie la pépie
Au creux de ma main
Je recueille la précieuse salvatrice
Pour clouer son bec
A la soif insomnie
Quoiqu'un peu rebelle, un peu teigneuse
Finalement Fontaine
Je ne boirai pas de ton eau.
Quand je me balade
Dans la verdure
De ma campagne
J'ai auprès de moi
Toujours
Une compagne
Je me sens bien
Petit à petit
L'oiseau que je suis
Fait son nid
Quelques guenilles
Jetées ici et là
Pour me délester des intempéries
Pour défier le froid
Mes pas foulent
La petite maison dans la prairie
Je me vautre dans l'herbe
A ras qui rit.
Qui sème le vent récolte la tempête
Et tant pis si la nature
Me prend en otage
Le temps d'une promenade
Je n'ai plus de bagage
Je suis nue, complètement
Et si l'endroit trouve mon audace,
Indécente,
Autant en emporte le vent
Je lui fais une fleur
Et dépoiles mes ailes
Au dessus de ce point touffu
Qu'est le parc de mes rendez-vous
Incongrus
Ou éphémères
C'est du Parelles au même.