Il paraît que le string est à la mode,
Qu'il est aux fesses
Ce que l'esse est à la culotte.
Je vous avoue, je me confesse
Car entre mes deux fesses,
Pour étaler ma viande,
Je n'ai pas de fil dentaire
Mais bien un slip de grand- mère.
Vous riez, je le devine,
Je n'aime pas jouer ainsi les coquines.
Qu'y a t-il d'ailleurs de libertin
Quand un malin fait le baise- mains
Pour remonter ensuite avec le tire- fesses
Jusqu'au mont Everest ?
L'amant n'a pas de corde à son arc
Et n'est pas Guillaume Tell.
Pour viser la pomme,
Il devra d'abord
Épouser mes formes.
On trouve le string pratique ;
J'ai tendance à croire que l'élastique
Revient toujours en pleine figure.
Pour moi, ce n'est pas la sinécure.
Je préfère de loin cacher mes entournures
Pour mieux les entourer
Contre les rhumes, pas de meilleure panacée.
On prétend que le string
Est dans le vent :
Je veux bien le croire,
Surtout sous des tissus transparents.
Manquerait plus que mon derrière
Émette une vesse,
Qu'il éternue sans crier gare,
Et de discrétion, sous un voile léger,
L'audace finirait pas être démasquée.
Mon derrière à moi est sensible ;
Il a les narines fragiles.
Moi, je ne fais pas dans la dentelle
et lors des érections présidentielles
Le string n'est pas courtois,
Juste bavard.
Il ne marque pas les annales,
Quand, à la dérobée de la parade nuptiale,
Les yeux de l'homme
Cherchent à déshabiller
D'un regard obscène,
Le corps déjà mis à nu,
La scène devient publique.
Tout le monde est aux premières loges.
Et les mains viriles n'ont pour rôles
Que d'arracher la corde sensible
Des entrailles abyssales
« Il n'y a que mailles qui baillent »
Attention aussi
Avec le string
Ne jouez pas les Dagobert
Car Saint Eloi
N'a jamais connu la ficelle
Pour la remettre à l'endroit
Moi,je le dis, je le clame
Haut et fort
Rien ne vaut un bon emballage
Comme urne- iforme
Pour un suffrage universel
Vivent les culottes en coton !